Tous en Kimono!

Konnichiwa ! Un fragment de la culture japonaise s’est installé au musée du Quai Branly, Jacques Chirac à Paris et ce jusqu’au 28 mai 2023.

Samedi 28 janvier,  j’ai fait l’expérience de la nouvelle exposition temporaire du musée du Quai Branly. Mes accompagnants et moi-même sommes des fans de l’Asie depuis notre plus jeune âge, il était donc obligatoire de se rendre à cette exposition dédiée à ce vêtement emblématique et caractéristique d’un pays aussi intéressant que le Japon.

Le Japon est un archipel peuplé depuis le paléolithique. Durant le XIIème siècle le pouvoir politique est aux mains des samouraïs[1] qui écartent le pouvoir impérial et mettent en place un système féodal qui perdure jusqu’au XIXème siècle.
Les Européens commencent à arriver en Asie et notamment dans l’archipel japonais à partir du XVIe siècle. Cependant, au début du XVIIème siècle, arrive au pouvoir le shogun[2] Tokugawa Ieyasu (1543-1616), et craint que le Japon ne subisse le même sort que ses voisins de la part des Européens (missionnaires, guerres…). Il décide alors de restreindre l’accès à ses frontières. Cela se concrétise notamment sous le règne de son petit-fils Tokugawa Iemitsu (1604-1651) qui, en 1639, cesse toute relation avec l’étranger, à l’exception de certains contacts restreints avec des marchands chinois et néerlandais à Nagasaki, précisément sur l’île de Dejima.
La dynastie Tokugawa est à l’origine de ce que l’on appelle l’époque d’Edo[3] qui dure 265 ans de 1603 à 1868. Période de paix grâce à un régime politique fort, un développement urbain sans précédent, une culture florissante et des arts d’un raffinement exceptionnel ; c’est ce que l’époque d’Edo a offert à l’archipel. Cet isolement volontaire de deux siècles dura jusqu’à ce que les États-Unis, avec le commodore Matthew Perry (1794-1858), forcent le Japon à s’ouvrir à l’Occident par la politique de la canonnière[4] en signant la convention de Kanagawa en 1854 après le pilonnage des ports japonais. Ce qui propulse la vague japonaise sur le monde.

Théâtre Kabuki (1743).
Estampe de Okumura Masanobu

Après ce bref voyage dans le temps au cœur de l’archipel, revenons désormais à notre exposition. En France, cela fait quelques années que le Japon s’impose comme l’une des cultures internationales les plus recherchées par le biais de sa pop culture (Manga, jeux-vidéos etc.). La mode vestimentaire fait partie intégrante de cette culture et ce, depuis des siècles. En effet, lorsque nous commençons l’exposition nous sommes tout de suite plongés dans la fameuse époque d’Edo.

Tout au long de l’exposition nous avons pu voir différents kimonos féminins et masculins, des dessus de kimonos, des obi (ceintures), des zori (sandales), des objets de la vie quotidienne, des estampes sur bois qui ont connu leurs essors durant la période Edo[5], mais également l’évolution du kimono. Ce vêtement est différent au Japon et à l’étranger. Lorsque les frontières ont été ouvertes, les Japonais se sont mis à fabriquer des kimonos pour les étrangers et cela a eu un succès considérable. Il était intéressant de voir l’évolution au fil des années et les différences entre la mode locale et la mode exportée.

Le kimono est aujourd’hui une pièce incontournable de la mode. Des écoles de samouraïs aux podiums, des acteurs de kabuki aux stars de la pop internationale . Que ce soit au cinéma, notamment dans les films Stars Wars, dans lequel il est décliné de différentes manières, ou porté par David Bowie…
Différents grands créateurs et couturiers reprennent cette pièce à leurs goûts et en sortent des dérivés. Dans la collection présenté nous avons même pu voir un kimono qui a appartenu à Freddie Mercury, le chanteur mythique du groupe anglais Queen.

Cette pièce de tissu reste quand même un objet rare de par sa fabrication ancestrale et son prix. Le Yukata qui est un kimono d’été beaucoup plus léger et en coton est plus courant et plus abordable.

Pour des afficionados[6] comme mes accompagnants et moi, l’exposition est très intéressante et nous en met plein les yeux. Cela étant, nous avons tout de même relevé un bémol, à savoir, la taille des salles et la quantité trop importante de personne qui les intègre au même moment. En effet, dans notre cas, nous avons été confrontés à quelques incivilités qui ne nous ont pas permis de profiter pleinement de l’exposition.

Si cela vous intéresse, n’oubliez pas de réserver vos billets au préalable car les places s’arrachent!

Pour ma part,  j’y suis aller sur le créneau de 14h30. Les horaires d’après, les personnes faisaient la queue avant même d’atteindre le musée.  Bonne visite et bon voyage dans l’univers d’Edo !


Informations utiles :
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
37, Quai Branly – 75007 Paris
Mezzanine Est

Accès : Station Alma-Marceau (ligne 9) ou Pont de l’Alma (RER C)

Horaires :
Du mardi au dimanche : 10h30 – 19h00 & jusque 22h00 le jeudi
Le lundi : ouverture pendant les petites vacances scolaires

Billetterie : https://quaibranly.tickeasy.com/fr FR/produits?famille=2231938165160400438
Tarif normal: 12€


[1] Membre de la classe guerrière à ne pas confondre avec un bush qui se distingue du samouraï par le fait que ce dernier a un lien de subordination plus marqué envers celui qu’il protège. Le samouraï appartient à une classe supérieure de guerriers, en tant que garde de la cour impériale et de la haute noblesse.

[2] Général.

[3] Epoque d’Edo : Période qui débute par la prise du pouvoir du général Tokugawa Ieyasu qui fera d’Edo, actuelle Tokyo, la capitale administrative du Japon. Epoque marquée par un pouvoir fort qui met en place un système rigide et très hiérarchisé. L’idéologie dominante repose sur une stricte séparation des classes sociales et l’interdiction de tout signe d’opulence.

[4] Qui consistait à tirer depuis la mer au canon sur les côtes des États qui ne payaient pas leurs dettes financières.

[5] Hokusai et Hiroshige sont les estampistes japonais les plus connus encore de nos jours.

[6] Passionnés, amateurs d’arts.

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